On voit fréquemment dans les vidéos professionnelles de skateboard des riders qui se font arrêter par la police et confisquer leur planche. En France, qu’en est-il réellement ? Le skateboard est-il autorisé et dans quelles conditions ?
Cet article se veut factuel. Chacun a le droit de se forger sa propre opinion sur ce qui est moral ou pas. Il n’empêche : nul n’est censé ignorer la loi et face à un représentant des forces de l’ordre, le skateur doit connaître ses droits et ses devoirs.
Que dit la loi par rapport au skateboard ?
En l’absence de réglementation spécifique, les utilisateurs d’engins à roulettes sont, lorsqu’ils circulent sur la voie publique, assimilés à des piétons (Question écrite numéro 45849 publié au Journal Officiel le 10 août 2004 page 6189).
La pratique de la planche à roulettes est assimilée à un jeu dangereux, au sens de l’article 113 de l’ordonnance du Préfet de Police du 25 juillet 1862 et donc, par voie de conséquence, interdite à la fois sur les trottoirs et sur la chaussée.
Ces textes (le second est particulièrement ancien) s’appliquent partout. Certaines villes ont pris des arrêtés municipaux fixant des règles particulières (interdiction complète, autorisation sur certains spots…). Mise à jour février 2018 : Comme relayé dans les commentaires, les sites de l’État disent la même chose : Skateur = piéton.
Le but des ces textes est d’inciter / contraindre les skateurs à utiliser les structures dédiées à leur pratique (ce qui est paradoxalement et fondamentalement en désaccord avec l’esprit libre du skate).
À noter que la loi est plus clémente vis à vis des rollers (qui sont assimilés à des piétons et doivent avancer à la même allure qu’eux).
Et concrètement, ça veut dire quoi pour le skateboard ?
La police peut verbaliser n’importe quel skateur à partir du moment ou ce dernier utilise sa planche dans la rue (trottoir ou route). Cela est vrai si le skateur utilise sa board pour faire des figures mais aussi s’il s’en sert uniquement pour se déplacer à une vitesse plus rapide que 5km/h (vitesse de marche d’un piéton) et/ou s’il est dangereux (débutant / non maître de sa planche / fait peur aux autres usagers).
Que faire concrètement ?
La loi est faite par tous les citoyens. Donc par nous tous. Et on peut faire changer les choses en rejoignant une association de skateurs et en demandant à ce que cette structure intervienne en faveur des skateurs (déjà à un niveau local en faisant prendre des arrêtés intelligents pour tous et respectueux de la pratique par la mairie, puis éventuellement à un échelon plus élevé).