Avec les entorses aux chevilles, les poignets ont le grand privilège d’être une partie du corps du skateur qui encaisse les plus importants traumatismes. C’est ainsi que la fracture du scaphoïde, tout petit os du poignet, a sa petite célébrité dans le monde de la planche à roulette.
Le scaphoïde est un minuscule os du carpe (il y a 8 petits os entre le bras et les os de la main). Il est l’os qui se casse le plus souvent parmi les os du carpe (dans 60% des cas, c’est le scaphoïde qui se fracture). On a aussi 2 scaphoïde dans le pied (mais on les casse rarement en skate).
Comment se casse le scaphoïde ?
De par sa position dans le poignet, le scaphoïde supporte d’importantes contraintes biomécaniques. C’est surtout lors d’une chute en arrière avec le poignet en extension (lorsque l’on met les mains en arrière pour se retenir et amortir la chute) que le scaphoïde reçoit le maximum de sollicitations. Pris en étau par des os plus solides, il casse facilement.
Sur le coup, ça peut faire mal (mais pas tant que ça). Le skateur peut continuer sans problème sa session de skate et la douleur peut s’estomper en quelques jours. De brefs rappels lorsque le poignet est dans certaines positions sont des signes clairs qu’il y a un problème non traité (par exemple, des douleurs en écrivant, des douleurs en faisant des pompes, des douleurs en jouant au volleyball, bref à chaque fois que le poignet est sollicité en extension…).
Pourquoi il faut soigner
Quand on se blesse, on se soigne. C’est évident. Mais le scaphoïde a ses petites particularités. Peu vascularisé et peu innervé, le scaphoïde ne fait pas vraiment mal et peut mettre du temps à se réparer.
Le principal risque est donc de ne pas se rendre compte qu’il y a fracture et laisser la situation empirer. On peut confondre cette blessure avec une entorse du poignet et les radios ne montrent pas forcément un joli trait de fracture. S’il y a fracture non soignée, l’os peut se nécroser et induire des complications de type arthrose dans tout le poignet.
Comme le scaphoïde est peu alimenté en sang, la fracture met du temps à se refermer. 3 mois de plâtre ne sont pas rares et bien nécessaires (pas de chance, c’est un des os qui met le plus de temps à se réparer). Et il faut parfois opérer et mettre une vis si l’os ne veut pas se ressouder. Avec le plâtre, le pouce est immobilisé (ce qui est pénible mais nécessaire là encore). Et après que le plâtre soit ôté, de la kinésithérapie est bien souvent obligatoire afin de retrouver de la souplesse et du muscle. Sinon, gare aux traumatismes sur un poignet fragilisé après plusieurs semaines de plâtre.