Débuter en skateboard entraîne forcément des interrogations, des a priori et des questions. Parmi les a-priori qui reviennent souvent malgré les démentis de la majorité des skateurs avancées, voici une petite sélection.
A priori numéro 1 : La planche fait la différence
Variante (la largeur, la forme, la marque…). En fait non, il s’agit surtout de préférences personnelles et d’habitude. Une planche fine tourne mieux et est plus légère mais une planche large a plus de place pour replaquer et est plus solide. En l’espace de 20 années de skate, les largeurs ont beaucoup évolué et certains pros sont toujours là (après être passés par l’époque des planches paquebots, puis aux planches utra-fines puis qui reviennent aux planches plus larges). Ce qui compte vraiment, ce n’est pas la taille ou la forme de la planche, ce qui compte c’est le pop de la planche (sa nervosité).
A priori numéro 2 : Les roues sont super importantes
La taille des roues influe sur la pratique : grosses roues pour aller vite, petites roues légères pour faire du technique. Vrai mais marginal tant que l’on ne va pas dans les extrêmes. Un streeteur peut très bien skater avec de grosses roues larges et un skateur de courbe peut être performant avec des roues moyennes. La hauteur de la planche (plus les roues sont hautes plus le skateur est haut par rapport au sol) est une simple variable d’ajustement qui perturbe lorsque l’on change mais qui se fait oublier en quelques jours de pratique.
A priori numéro 3 : Plus l’ABEC est élevé, meilleur est le roulement
Celui-ci est particulièrement tenace. L’ABEC mesure la précision d’un roulement pour l’industrie. Dans le skate, ça n’a aucune importance. C’est pour cela que certaines marques de roulements n’inscrivent plus l’ABEC sur leurs produits : il ne veut rien dire et fausse même les critères d’achats.
A priori numéro 4 : Les chaussures
Certains aiment les chaussures fines pour « sentir » la planche. D’autres préfèrent les chaussures renforcées qui amortissent les chocs et protègent les chevilles. D’autres ne jurent que par les chaussures ou le pied est à l’aise à l’intérieur avec un peu de jeu… Encore une fois, ce ne sont que des préférences personnelles. À partir du moment ou la chaussure est une « vraie » skateshoes, il n’y a pas de « meilleure » paire. Par contre, et j’insiste, il faut skater avec des skateshoes : pour protéger son pied et ses articulations des nombreux chocs qu’engendrent la pratique du skate. Les chaussures en toile toutes fines style Vans Oldschool ne sont clairement pas un bon choix. Parlez-en à votre médecin, votre kiné ou votre podologue à l’occasion et vous verrez !
A priori numéro 5 : Les trucks, les pads et les gommes
Comme pour les points précédents, les trucks ne sont qu’une préférence personnelle. Moi j’aime bien rider « Independent » parce que j’aime leur stabilité et leur façon de tourner. Mais ça ne veut pas dire qu’ils sont mieux que des Venture ou des Tensor. Il y a certes le poids, la solidité, la hauteur (hi, mid, low) et la façon de tourner qui peuvent être des critères de sélection mais ce ne sont certainement pas les trucks qui vont faire progresser de façon visible un skateur.
Les pads ne servent pas à grand chose : ils protègent un peu la board, empêchent les wheelbites et apportent un léger confort. Rien de plus.
Dures ou molles, les gommes servent à faire tourner la planche et ne se comportent pas toutes de la même façon. Cela ne veut pas dire qu’il y en a des mauvaises et des bonnes. L’habitude toujours… Il faut néanmoins avoir les mêmes gommes sur chaque truck et faire attention à leur état (elles ne doivent pas être fendues).
Que faut-il en conclure ?
- Qu’un bon skate est surtout affaire de préférence personnelle. Et que plus on s’habitue à une config, plus il est difficile de changer. Lors d’un prochain achat, essayez de varier ! Peut-être qu’une belle surprise sera au rendez-vous.
- Que les vendeurs et les marques ont intérêt à nous faire croire qu’il y a toujours mieux. Mais ce n’est pas parce que les skateurs pros sont bien équipés qu’ils sont forts : c’est parce qu’ils sont forts qu’ils représentent les marques.
- Que les codes et les a-priori ont la vie dure et que cet article aura, hélas, très peu d’impact ;-)