En skateboard, la chute fait partie du quotidien du skateur. Et c’est normal. Le skate étant un sport / loisir basé sur l’équilibre et le mouvement, il est impensable de progresser sans tomber. Mais tomber ne veut pas forcément dire se faire mal. Alors même s’il est parfois impossible d’éviter les mauvaises chutes, il reste néanmoins possible de limiter la casse en ayant pris les bons réflexes.
Je suis certainement un mauvais exemple. Avec 8 entorses (chevilles, genou) et 4 fractures (bras et poignets), je sais ce que c’est que de se faire mal en skate. Et pourtant je tombe peu et mes chutes sont sans danger la plupart du temps. Sauf que le skate nécessite de l’engagement. Sans engagement pas de progression. Et sans progression, la flamme se consume bien vite (en tout cas pour moi).
Dans mon cas, les chutes graves avaient 2 origines :
- Le skate des premières années : je n’avais pas encore pris les bons réflexes et la majorité de mes grosses chutes auraient pu être évitées
- Le skate avec des figures engagées : parce que certains tricks nécessitent de la vitesse, de la hauteur et de la puissance, les erreurs sont accentuées et les chocs sont plus violents. Ça fait partie des joies du skateboard…
Chutes en skateboard : ce qu’il faut éviter absolument
- Tomber en étant déséquilibré : Sans maîtrise de son corps dans l’espace, on ne gère rien du tout. Danger. Ça peut arriver après avoir roulé sur une feuille morte mouillée, après une rotation non maîtrisée ou tout simplement en ayant perdu l’équilibre.
- Tomber en étant surpris : le petit caillou traître qui s’est placé juste sous la roue au moment ou le rider se préparait pour sa figure ou regardait à côté. Vlan. Par terre avant d’avoir compris quoi que ce soit.
- Tomber sans les mains : les mains servent souvent à amortir les chutes lorsque l’on tombe. Sans les mains pour se protéger, c’est le torse, le dos ou la tête qui ramassent. Et comme les organes vitaux sont à ces endroits, le risque est réel.
- Tomber « raide ». Atterrir jambes droites et absorber tout le choc n’est pas bon du tout. Et pas besoin d’avoir de la vitesse ou de la hauteur pour le ressentir.
- Stopper net. Comme pour le point précédent un arrêt brusque entraîne l’absorption de tout le choc par le corps. Et ce n’est pas bon du tout.
- Tomber en arrière. Le réflexe est de mettre les mains en direction du sol. C’est un des meilleurs moyens pour se casser le scaphoïde.
- Tomber en étant en petite forme. Rider avec une blessure ou sans être bien préparé (corps chaud, en pleine forme) facilite les mauvaises chutes.
- Simuler. La peur est mauvaise conseillère. Se lancer dans une figure et jeter sa planche est parfois bien dangereux.
- Atterrir involontairement sur sa planche. En plus de risquer de casser son plateau ou de l’envoyer à toute vitesse à l’autre bout du spot, un replaquage involontaire sur la planche est généralement douloureux. Sans équilibre, le skater place malencontreusement un pied sur la board. Cette dernière accélère la chute en s’enfuyant. Violent et douloureux.
- Atterrir sur la tranche, sur la planche droite. Plaquer sur la tranche ou atterrir avec la planche bien droite entre les jambes… que du bonheur.
- Le retour de planche. Ça arrive assez peu et c’est pour ça que c’est dangereux. La planche rebondit (contre le sol, contre un module…) et est projetée contre le skateur.
Savoir bien tomber en 5 points clé
Pour éviter tous les mauvais exemples cités ci-dessus, le skateur a tout intérêt à suivre les recommandations ci-dessous. Certaines sont de pur bon sens, d’autres s’acquièrent avec la pratique.
- La vitesse augmente les risques mais aussi les opportunités de bien tomber. En allant doucement, la chute est généralement plus douce. Mais en allant vite, il est possible d’utiliser la vitesse acquise pour amortir la chute. Ainsi, courir après une chute (ou faire un roulé-boulé ou encore glisser en courbe) minimise considérablement le choc.
- En cas de déséquilibre, baisser le centre de gravité. C’est tout bête mais lorsque l’on commence à être déséquilibré, se baisser voire s’accroupir permet de réduire le risque de chute.
- Toujours bien amortir en cas de chute. Idéalement, il faut accompagner la chute et bien se plier. Être souple aide vraiment. D’ailleurs, les skateurs souples se blessent beaucoup moins.
- Toujours savoir ou est sa planche. Pour ne pas mettre un pied dessus par mégarde. Ce n’est pas pour rien que certains riders se sachant tomber éjectent leurs planches loin du lieu approximatif de replaquage. Il vaut mieux faire un pet à sa board plutôt que de faire un grand écart avec un pied sur la board et l’autre qui traîne derrière…
- Protéger sa tête, son entrejambe et toujours tomber de face. Les chutes en arrières sont dangereuses parce qu’on ne peut rien maîtriser et il est difficile d’amortir. Tenter de se retourner avant l’impact. Les chutes en avant, par contre, permettent de « voir venir » et autorisent le rider à utiliser ses 4 membres pour négocier au mieux la chute.
- Skater avec engagement. Ne pas simuler. Lorsque le tricks est engagé, y croire et rester sur la board. Ne pas faire semblant.