Prendre de la vitesse de façon efficace est un des premiers acquis à avoir après avoir les rudiments de l’équilibre. La plupart du temps, les skateurs débutants délaissent cet apprentissage au profit de « vraies figures » telles que le ollie et les premières descentes de modules. Néanmoins, une bonne poussée est indispensable et ceux qui font l’effort dès le début de bien se propulser progresse plus vite.
En effet, la poussée permet de :
- Avancer (évidemment).
- Prendre de la vitesse et la moduler.
- Gérer l’équilibre en milieu instable (avec l’élan, avec les trucks qui bougent, avec la surface du sol qui n’est jamais parfaitement lisse ni exempte de petits défauts).
- Prendre confiance et mieux sentir sa board. Mieux se sentir sur sa board aussi (la confiance).
Savoir pousser permet donc de construire les rudiments indispensables sur lesquels la plupart des autres figures seront construites. C’est comme un château de carte : si les fondations ne tiennent pas la route, rien ne sert de vouloir poser les cartes supérieures pour construire les étages.
Bien pousser en skate
La poussée en skate est simple et rapide à apprendre (en 1 semaine, rare sont ceux qui n’ont pas pigé le coup de main à avoir). Mais pour bien la maîtriser, il faut attendre plusieurs mois de pratique.
Pour commencer, le skateur fera bien attention à la position de ses pieds.
- Le pied avant sera parallèle à la planche et la pointe de pied se situera juste derrière les vis du truck avant. Avec le pied ainsi placé, le skate ira bien droit, le corps sera dans l’alignement et le poids bien réparti sur la board.
- Le pied arrière sera posé à terre parallèle à la planche et à l’autre pied.
- L’étape d’impulsion arrive alors : en mettant son poids sur le pied sur la planche, légèrement fléchi, il faut alors pousser avec le pied au sol. Le pied au sol agrippe le sol et le pousse vers l’arrière. En réaction, le skate va donc avancer. En bout de course, le pied au sol n’appuie plus que sur la pointe des pieds.
- Ensuite, il y a le moment ou l’équilibre est vraiment précaire : comme le pied au sol se détache du sol, le skateur se retrouve en équilibre sur un seul pied (celui qui est sur le skate) alors que sa planche est en mouvement. Pendant ce moment ou le poids du corps est toujours situé sur le pied installé sur la board, le pied arrière doit revenir au niveau des roues avant (toujours parallèle) et accrocher de nouveau le sol.
- Une nouvelle poussée se prépare. Elle ressemble beaucoup à la première mais le skate est déjà en mouvement et le pied arrière va cette fois-ci entraîner le mouvement et le renforcer.
Pour beaucoup de débutants, la première poussée est à peu près efficace mais les suivantes sont peu intéressantes. On a l’impression que le skateur est en retard et n’arrive pas à suivre sa planche : il y a une espèce de fuite en avant du skate et une course du skateur derrière son skate. C’est très classique et avec l’habitude, la poussée devient plus efficace c’est à dire de plus en plus puissante. Chaque poussée permet alors de conserver voire de gagner de la vitesse.
Une poussée vraiment efficace
Une poussée complètement maîtrisée permet au skateur de prendre beaucoup de vitesse dans un espace réduit. Pour cela plusieurs possibilités :
- Accentuer le mouvement de poussée classique. Un mouvement d’extension et de flexion permet de donner encore plus d’impact à la poussée. Certains skateurs vont jusqu’à soulever le talon du pied avant.
- Mettre plus de force à chaque étape du mouvement. Parfois, la main du côté du pied avant appuie sur le genou du pied avant.
- S’aider en courant puis sautant sur sa planche (avec la planche à l’arrêt ou la planche dans la main avant). Dans la vidéo, le skateur montre cette technique comme étant une technique de débutant… attention aux vols planés pour ceux qui voudraient tenter.
Les mauvaises poussées et les problèmes les plus fréquents
Il existe déjà un article dédié au mongo : pousser avec le pied avant alors que le pied arrière est sur la planche.
Les autres erreurs typiques sont :
- Pousser avec le pied avant mal placé : le skate n’est pas stable ou ne roule pas droit.
- Pousser avec le talon du pied arrière : c’est tout le pied qui pousse mais c’est la pointe de pied qui permet de rendre le mouvement vraiment efficace.
- Ne pas se mettre en déséquilibre et rester trop raide : bien pousser exige de se mettre en équilibre précaire (mais temporaire). La peur ou quelques chutes peuvent bloquer le bon mouvement.
- Aller trop doucement : avec l’habitude, le skateur se rend compte que la vitesse facilite l’équilibre. Comme en vélo, c’est plus facile d’être stable quand on va vite que quand on est quasiment à l’arrêt.
Pour aller plus loin
Parce que les figures ne se font pas toutes en marche avant (fakie et switch typiquement notamment en skatepark), il peut être utile d’apprendre à pousser avec son mauvais pied. Les regular pourront alors se mettre en goofie et apprendre à pousser à l’envers et les goofie se positionneront en regular.
Ce n’est pas très gratifiant comme apprentissage mais lorsque l’espace est restreint, savoir pousser dans son mauvais sens est toujours appréciable. Pour les longues distances (pour aller sur les spots), savoir pousser à l’envers permet aussi de se reposer en alternant les mouvements asymétriques.