Incontournable parmi les skateurs de courbe, le kneeslide est la technique qui permet de tomber sans se blesser. Cela consiste tout simplement à glisser sur les genoux.
En rampe ou en bowl, à partir du moment ou il y a de la hauteur (au delà de 2 mètres), tomber fait mal. Parce qu’il y a de la vitesse, parce qu’il y a de la courbe, parce que l’on peut être déséquilibré, les chutes sont exigeantes pour le corps. Les débutants qui tombent et qui arrivent à se rattraper courent le long de la courbe. Les skateurs expérimentés (et bien protégés) préfèrent de loin se laisser glisser.
Au sommet de la courbe (ou au dessus pour les airs), le skateur a accumulé beaucoup de vitesse et d’énergie. En retour, la gravité va précipiter le skateur et sa board vers le sol. Plus la hauteur est importante, plus la redescente se fera avec force que ce soit sur le skate (tant mieux) ou sans le skate (le cas le plus fréquent ?). Comme les risques de blessures sont importants, il faut savoir tomber.
Le principe du kneeslide
Ce qui est bien avec une courbe, c’est que la surface de roulement est lisse et sans à-coups. Le rayon de la courbe permet d’absorber et de gommer les forces de la gravité en transformant l’énergie du skateur qui le pousse vers le bas en glissade le long de la courbe. Au lieu de simplement tomber et s’écraser par terre, le skateur va glisser depuis le sommet de la courbe jusqu’au plat. L’énergie accumulée n’est pas stoppée nette mais se transforme en vitesse (comme sur un toboggan). Et comme sur un toboggan, il n’y a pas de sensation de chocs. C’est la courbe qui absorbe le choc et qui fait descendre le skateur de façon progressive vers le plat.
Le principe du kneeslide est donc simple : utiliser la courbe, progressive, pour transformer sa chute en glissade. Certains le font sur les fesses mais ceux qui ont de l’expérience préfèrent utiliser des genouillères (et éventuellement des coudières et des protège-poignets) afin de maîtriser au mieux les chutes. Comme les protections sont en plastique dur, les chutes sont encore mieux absorbées et le skateur glisse plus facilement : au final, la chute ne fait quasiment pas mal et le corps ne souffre pas.
Apprendre le kneeslide
Il faut un peu d’engagement pour apprendre cette technique de chute mais une fois maîtrisée, le kneeslide fonctionne à tous les coups.
- Tout d’abord, une fois équipé de protections, le skateur part du bas de la courbe en courant en direction du sommet. Arrivée vers le sommet, il faut effectuer un demi-tour puis s’asseoir sur ses talons les jambes écartées. Le corps doit être bien sur l’arrière avec tout le poids sur les fesses. Si tout se passe bien, la glissade commence.
- Après plusieurs essais depuis le bas, il faut maintenant tester depuis le skate. En faisant quelques allers-retours sur la rampe, il faut se jeter de son skate à l’occasion d’un virage et se mettre en position de kneeslide. Le skate part de son côté, le skateur glisse sur les protecs.
- Ensuite, il faut monter au sommet de la rampe. Le skateur (sans sa board) s’asseoit les fesses contre le coping, les pieds dans la courbe. Il faut alors remonter ses pieds très haut et se jeter dans le vide, les genoux en premier. En ayant tout son poids sur l’arrière, la glissade se fait sans souci.
- Enfin, il faut essayer debout sur la plateforme. Les pieds sur le coping, le skateur se jette dans la courbe sur les genoux.
Les trucs en plus pour réussir son kneeslide
- Si possible, le skateur doit toucher la courbe le plus haut possible afin d’amortir un maximum le choc. Plus le contact se fait bas, plus le choc est violent.
- Attention, sans protec, il ne faut pas faire de kneeslide : les genoux sont fragiles.
- Parfois, la board ne veut pas partir et reste entre les pieds. Dans ces cas la, on glisse comme on peut. Le pire étant d’avoir un pied sur le skate et l’autre dans la courbe.
- Il faut aussi se méfier des retours de planche. Le skateur peut être en fin de glissade sur le plat de la rampe et avoir la planche qui arrive à fond dans son dos (ou sur sa tête). Il faut toujours savoir ou est sa planche…