Autant les skateboards d’antan ont pu être construits dans une planche de bois brute et simplement taillée à la bonne forme, autant les skateboard modernes sont beaucoup plus évolués dans leur conception. Aujourd’hui, un système de fabrication domine tous les autres : il s’agit de la construction en bois pressé.
Dès que l’on regarde le matériel de qualité que ce soit pour un skateboard de figure, un longboard ou un cruiser, on trouvera toujours la même construction.
Du bois d’érable canadien
L’érable d’abord car il s’agit d’un bois particulièrement adapté pour le skate : il est dur, léger, dense, sans nœud ni imperfection. Le Canada ensuite car les températures y sont plutôt froides et sans variations trop rapide de conditions météo ce qui permet aux arbres de grandir de façon lente et homogène et donc de fournir du bois de qualité assez constante.
Le terme maple (érable en anglais) que l’on voit assez souvent ainsi que la représentation d’un feuille du même arbre ou encore le drapeau du Canada sont ici pour rappeler ces caractéristiques idéales de ce bois très particulier. Pour rentrer un peu plus dans les détails, il s’agit de l’espèce « Acer Saccharum » appelé aussi Sugar Maple, Rock, Hard Rock ou Hard Maple.
Canada est réducteur. Les forêts du Wisconsin aux USA (Nord et Centre) sont tout aussi adaptées et avant la déferlante du bois chinois, tout provenait de cette région (Canada + Wisconsin).
7 plis
Un skate est composé de 7 feuilles (7 plywood) d’érable qui sont pressés ensemble avec une colle spéciale. Chaque pli doit être homogène : taillé dans le sens du bois avec des veines dans la longueur ou dans la largeur, de couleur quasi identique et sans défaut, les plis sont des planches coupées finement (épaisseur de 1/16″ soit 1,5mm).
Typiquement, les planches sont conçues avec 5 plis dans le sens de la longueur et 2 plis dans le sens de la largeur. Cela permet de renforcer la planche et d’éviter qu’elle vrille (de toute façon, si le bois est bon, le risque de voir sa planche vrillée est assez faible). On trouve aussi parfois des plis en diagonal qui permettent, placés alternativement entre des plis droits, de former une croix ou un X (d’ou leur nom de crossbands ou X-bands) afin d’éviter les décollements.
Les plus beaux plis sont gardés pour les 2 faces visibles (appelées face à la différences des plis internes nommés core).
Certaines planches ont des plis colorés. Il s’agit simplement d’un pli qui a été teinté dans la masse via une opération de trempage et de coloration réalisé sous vide afin de faire pénétrer la couleur profondément dans le bois. À part l’aspect esthétique, la couleur des plis n’a aucun impact ou intérêt sur le skate.
Et le plastique ?
Certains cruisers sont tout en plastique. Moulées, les formes obtenues permettent toutes sortes de fantaisies et un flex assez ahurissant. Mais le tout plastique n’a pas vraiment de sens dès que l’on monte en gamme. Le bois, solide, léger et nerveux a de meilleures qualités.
Malgré tout, sur certaines planches haut de gamme, on peut retrouver un pli dans un matériau autre que le bois. Réalisé en composite (kevlar, carbone, fibre de verre…), ces plis sont ici mis en avant afin de renforcer le pop (ou ne pas le perdre) ou alléger la planche. Ces planches restent anecdotiques.
Et les autres bois ?
- Le bouleau peut être utilisé sur les cruisers et les longboards. Plus flexible, il permet d’avoir une planche plus molle.
- Le bambou est souvent utilisé dans les longboard. Moins lourd que l’érable mais plus lourd que le bouleau, il est recherché pour son élasticité.
- D’autres bois peuvent être utilisé notamment dans les cruisers et les longboards pour leurs effets esthétiques : acajou, jatoba…
Pourquoi 7 plis sur une planche de skate ?
- À moins de 7 plis, le skate sera moins solide.
- À plus de 7 plis, la planche sera plus lourde et aura moins de flex. Pour les planches les plus longues (longboard par exemple), on trouve des boards à 9 plis.